15 décembre 2024
MARIE
En ce temps de Noël, j’ai envie de vous parler de ma grande sœur dans la foi ! Je ne vais pas vous parler de la Mère de Dieu (theotokos) mais de la maman de Jésus. Nous avons souvent une manière trop « protestante » de l’intégrer dans les modèles de notre foi. Par prudence et par peur de la « mariolâtrie » nous oublions qu’elle a été la maman de notre Seigneur et la seule, avec le Père bien-sûr, à avoir accompagné Jésus durant tout son périple terrestre, de la conception à l’Ascension. Elle fait partie de la communion des Saints et de celles et ceux que nous invoquons à la Sainte Cène en disant : Avec les anges et les Saints et avec tous ceux qui nous ont précédés dans la foi, nous proclamons Saint, Saint, Saint est le Seigneur ! Marie est aussi le première chrétienne de l’Humanité !
J’aimerai enrichir pour vous le portrait de Marie à travers une image que j’ai découverte avec fascination en Israël, lors de l’un de mes voyages là-bas avec l’équipe de Thomas Roberts et des montées à Jérusalem. Avec une collègue nous avons eu le privilège d’animer une étude biblique dans un monastère à Kyriat-Jearïm, la colline où l’arche de l’alliance avait reposé avant que David ne la ramène à Jérusalem. Le monastère qui nous a reçu s’appelle : Marie, arche de la nouvelle alliance !
Alors rappelons-nous ce que contenait l’arche du temps de Moïse : trois choses !
1.Les 10 Paroles de Vie gravées sur la pierre par Dieu lui-même au mont Sinaï. Dans le prologue de l’Évangile de Jean il est dit : La parole a été faite chair et elle a habité parmi nous pleine de grâce et de vérité !
2.Un vase contenant de la manne, pain de vie venant du ciel pour nourrir son peuple. Jésus dira de lui-même : Je suis le pain de vie descendu du ciel pour que tous soient sauvés ! (Jean, 6)
3.Le bâton d’Aaron qui avait fleuri pour manifester que lui seul possédait le sacerdoce légitime. Jésus dira : Nul ne vient au Père que par moi ! (Jean 14, 6).
Oui mes amis, Marie est l’arche de la nouvelle alliance !
Marie, jeune fille de 16 à 18 ans, la maman de Jésus, la bienheureuse qui a chanté pour nous le Magnificat
Marie de Nazareth, graciée, gracieuse dont la foi et un exemple pour nous : Qu’il me soit fait selon ta volonté !
Marie mieux que notre mère : pour toujours notre grande sœur dans la foi !
Joyeux Noël !
Pierre-André Schütz
24 novembre 2024
Pour le dernier dimanche de l’année liturgique
Ce dimanche est vraiment particulier : c’est le dernier dimanche de l’année liturgique. Il se situe juste avant d’entrer en attente de Noël, dans cette période que nous appelons l’Avent, la préparation à la naissance …
Autour de nous, dans la société, il y a beaucoup d’inquiétudes … Autour de nous, dans les pays qui nous entourent comme chez nous, il y a beaucoup de peurs … et par répercussion parfois des crispations protectionnistes, des étalages de forces, on veut bétonner des positions, on veut impressionner, on veut dissuader …
Lorsque nous partions vers une nouvelle destination de vacances et que mes enfants me demandaient si le voyage allait encore être long, je prenais un malin plaisir à leur répondre : « Nous n'avons jamais été si près de notre but ! »
Aujourd'hui, à bien des égards, certains disent : « Nous n’avons jamais été aussi près d’une guerre mondiale … »
Aujourd’hui évidemment je n’aimerais pas tomber dans le catastrophisme et en même temps je n’aimerais pas vous montrer un visage naïf … la réalité de ce qui nous entoure ne doit pas être ignorée …
Mais ce n’est pas par rapport à cette réalité que j’aimerais que nous nous positionnions. J’aimerais plutôt nous replacer dans une perspective chrétienne, pas une perspective naïve, une perspective croyante plutôt.
Et j’aimerais mettre en parallèle la situation des israélites dans le désert avec la nôtre aujourd'hui …
Les Israélites dans le désert se plaignaient de leur situation … clairement, ce qu’ils devaient traverser n’était pas facile … mais ce qu’ils avaient tendance à oublier, — ce qui nous semble à nous une évidence, mais nous n’étions pas à leur place ! — c’est qu’ils avaient été libérés de l’esclavage ! Ils avaient vu l’action libératrice de Dieu : la traversée de la mer, le don de la manne, le don de l’eau sortie du rocher … et tant de choses encore … mais ils ne voyaient que les difficultés de leur situation … comme mes enfants dans leurs sièges auto, lorsque le trajet vers les vacances était un peu long …
Et nous aujourd'hui nous sommes dans la même situation … le trajet est long depuis la venue, la mort et la résurrection de Jésus, le trajet est long depuis l’Ascension, depuis la Pentecôte … installés dans les sièges de notre quotidien, il est difficile de nous rappeler que, nous aussi nous avons reçu les témoignages de tout ce que Dieu a fait pour nous … nous aussi nous savons la libération dont nous sommes les héritières, les héritiers … est-ce que cela nous concerne encore ?
Et donc chaque année nous nous rappelons ces promesses … ça commence dimanche prochain avec le 1er dimanche de l’Avent, c’est un rappel qui se passe sur toute la durée d’une année liturgique …
Mais je vous le dis aujourd'hui : dans notre trajet de vie, dans notre vie en Christ, nous n’en sommes pas plus près du tout : par la grâce de Dieu, en Christ, nous sommes déjà arrivés, nous avons déjà tout reçu ! Alors oui, peut-être n’avons-nous jamais été si proches d’une 3e guerre mondiale … et je ne vais pas vous dire aujourd'hui que ce n’est pas important : certainement nous pouvons être inquiètes et inquiets de ce qui se passe … Mais notre salut, nous l’avons déjà reçu, et nous pouvons en vivre !
Pas demain ! Dès maintenant ! Au nom du Christ, Amen
Luc Nirina Ramoni
15 novembre 2024
Entretenir la flamme !
Oser l’optimisme
Comme je sais par mon meilleur ami Jésus que l'amour gagne toujours, je suis habité par une espérance farouche et un indécrottable optimisme. L'optimiste pour Coluche c'est quelqu'un qui entre dans un restaurant sans porte-monnaie et qui commande 12 huîtres en espérant que dans l'une d'elle il y aura une perle avec laquelle il pourra payer son repas ! Ce n'est pas pour moi un optimiste mais un rêveur !
Non, l'optimiste n'est pas un être béat qui estime que tout ira bien ! Au contraire, l'optimiste perçoit les défauts de la réalité, mais face à ce constat négatif, il ne conclut pas "ce sera pire demain", il entreprend pour que cela s'améliore ; l’optimisme est un acte de volonté, il combat le monde, les autres et lui-même pour corriger les insuffisances de la réalité. C'est le sens du texte d'Esaïe (Esaïe 21, 11) qui parle de la sentinelle et qui dit : Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? Et la sentinelle répond : le matin vient ! Au cœur de la nuit nous pouvons œuvrer pour que le matin se lève !
Un jour ou l'autre dans notre vie nous sommes confronté-e-s à l'adversité et au mal. La félicité ne consiste pas à se tenir à l'abri du mal - ça c'est être épargné-e - la félicité débute après les coups. Subir des violences, des déceptions, des insultes, des félonies, des deuils, et néanmoins sourire, faire face et savourer la vie … Apprendre à insérer la douleur dans la trame de nos jours. Peut-être avons-nous peur au moment du combat, mais avoir peur ce n'est pas manquer de courage, c'est prendre le chemin qui conduit au courage.
Pierre-André Schütz
15 octobre 2024
Jogging et marathon
Il y a 10 jours c’était le Morat-Fribourg ; 16’000 sportives et sportifs s’étaient inscrit-e-s pour cette course mythique ! Il y en a eu 20’000 pour les 20 km de Lausanne et 45’000 pour le marathon de New-York ! Eh oui, ils sont des millions à faire du jogging et de la course à pied. C’est très bien puisque l’adage un esprit sain dans un corps sain est respecté. Mais je crois que rien ne m’empêche d’ajouter un « t » à sain et de dire qu’il y a de l’Esprit Saint dans ce corps sain !
Car il y a un rapport entre la course à pied et la vie chrétienne comme Saint Paul nous le suggère d’ailleurs dans 1 Corinthiens 9, 24 :
Au stade tous les coureurs font la course mais un seul gagne le prix ! Courez-donc pour gagner le prix !
Il y a une foule de choses qui relient la vie chrétienne et la course à pied ! je vous en cite trois mais il y en davantage :
Il faut s’entraîner régulièrement et il n’y pas de progrès sans quelques privations et un effort certain.
Si la course du « salut » demeure une affaire individuelle, elle se vit vraiment dans une dimension communautaire et en s’encourageant les uns les autres. Les entraîneurs et les vétérans accompagnent autant le coureur de marathon que le chrétien qui se lance dans la vie de foi.
Dans les deux cas il faut se méfier de l’ivresse enthousiaste des commencements car un départ trop rapide peut déboucher sur un échec et ne nous permet pas de tenir sur la durée et jusqu’au bout de la course parfois. Méfions-nous de l’abandon !
Je pense donc que nous pouvons rendre visible notre foi en participant à cette activité qui rassemble tant de nos contemporains ; on pourrait mettre des maillots qui diraient : Jésus court avec nous !
Et si l’on croit que Dieu existe on peut courir le dimanche matin un peu plus tôt, pour aller au culte après pour rendre grâce à notre Seigneur et vivre sa foi avec les autres !
Pierre-André Schütz
30 septembre 2024
Aimer la beauté ! Aimer la Vie !
Aimer ce qui est, trouver la beauté quelle que soit la circonstance c’est être capable de dire oui à la vie !
C’est Friedrich Nietzsche qui a dit cela ! Un des plus farouches et tenace adversaire du christianisme ! Pas facile à mettre en œuvre, mais je me sens rejoins parce que pour moi c’est une autre manière de prier comme Jésus me l’a suggéré dans le Notre Père : Que ta volonté soit faite … et même ici que ta volonté soit fête !
C’est une conversion du regard ! Essayer de contempler d’abord le beau, le vrai, le bon, plutôt que de ruminer la laideur et le mensonge. Essayer de réformer le grincheux, le grognon, le résigné, la médiocratie qui parfois nous entoure. Spinoza lui aussi nous dit : Cherche ce qu’il y a de bon et de positif dans chaque chose pour pouvoir déterminer tes choix par un sentiment de joie !
Oui mes amis, arrêtons de ne prêter l’oreille qu’aux discours et aux infos catastrophistes des professeurs du désespoir que sont trop souvent les médias ! Nous avons mieux à faire : construire, admirer, aimer et autant que possible être heureux ! Pour moi, un des chemins possibles c’est d’être des porteurs d’espérance ! Ce n’est pas devenir des ravis de la crèche souriant et « hors sol » non ! Espérer c’est un chemin héroïque dans ces temps troublés ; ce n’est pas facile mais Jésus nous y invite ardemment : Oui mes amis, vous aurez des tribulations dans ce monde, mais courage J’ai vaincu le monde ! (Jean 16, 33). Alors haut les cœurs mes amis ! Rien ne peut nous séparer de l’amour du Christ car l’amour gagne toujours !
Pierre-André Schütz
17 septembre 2024
Les oui de nos vies
J’ai essayé de compter combien de fois dans la journée je prononce ou j’entends le mot : OUI ! Oui, volontiers, oui je suis là, Oui avec joie, oui ça me va, Oui pourquoi pas mais j’ai besoin de réfléchir … Ces trois voyelles se disent dans un sourire, un murmure,
Un soupir, un espoir. Un cri parfois. On les dit sans y penser ou, au contraire en les soupesant. La plupart son anodins et s’inscrivent dans la tranquillité du quotidien. Chacun évoque, tour à tour, l’acquiescement, l’acceptation, la volonté, l’engagement.
Mais certains vont bien plus loin ! Ceux-là, personne ne les oublie.
C’est le oui à la vie le plus souvent inconscient à la naissance. Le oui choisi et assumé dans les moments d’aveux difficiles ou lors de drames qui tentent de dire faire dire non à la vie. Le oui à l’aventure de la foi dans la confirmation ou le baptême. Le oui de l’amour et la fidélité lors du mariage. Le oui à l’engagement total quand un enfant enrichi le couple qui devient famille !
Je peux compter sur les doigts de la main les oui qui ont influencé fondamentalement ma vie. Ceux qui portaient en eux bien plus qu’une acceptation. Ceux qui ont enrichi et orienté mon existence et ma vie et celle de celles et ceux qui m’aiment.
Par exemple pour moi, à part mon amour pour Line, mon épouse, à 30 ans, le oui passionné total et un peu fou à la foi en mon ami Jésus, qui m’a fait passer de semeur de froment à semeur d’Évangile. Une invitation pour ma vie entière. Oui mes ami-e-s les oui de nos vies choisis et assumés sont de belles invitations à l’audace et à l’espérance qui nous conduisent à la confiance et à l’épanouissement de nos existences !
Pierre-André Schütz